Mizuki réajusta sa hallebarde dans son dos et défit le lacet qui maintenait ses cheveux pour le renouer correctement. Ses gants métalliques, ses bottes et ses cuissardes luisaient paisiblement à la lumière du feu. Elle soupira. Elle était à peine arrivée, et elle haïssait déjà plus que tout au monde l'ambiance des tavernes. Trop de monde, trop d'hommes principalement. Les rires gras, les rots et autres joyeusetés l'agaçaient au plus haut point. Elle jeta un coup d’œil à Ellisande, juste derrière elle. C'était leur première mission hors du Temple. Quelle sensation étrange... Elle vérifia la place de sa bourse, méfiante et s'avança vers le comptoir. Retrouver Kaerone n'allait pas être une partie de plaisir... Elle s'assit et commanda une bière. L'homme à côté d'elle lui coula un regard avide. Mizuki bénéficiait en effet d'atours naturels plutôt attirants, mais elle était loin d'être assez pervertie pour décrypter le regard de son voisin. Le ronronnement du feu la berçait avec douceur et elle se sentait s'endormir lentement. Elle vida son verre. Hors de question de passer pour une faible. Elle en commanda un nouveau, sous le regard réprobateur de sa camarade, qui savait parfaitement qu'elle n'avait jamais bu une goutte d'alcool. D'un geste sec qui exprimait tout son agacement, elle dégaina le dessin de leur cible. Elle but une gorgée. Quelle idée stupide de s'opposer à l'Ordre. Elle soupira et se plongea à nouveau dans sa chope.

Ellisande n'avait pas dormi de la nuit. Son excitation était au maximum pour cette mission. Enfin elle mettait le nez hors du Temple! Ça faisait des jours qu'elle attendait ce moment et un sourire extatique étira ses lèvres. De plus, son amie Mizuki l'accompagnait. Ellisande était aux anges, elle n'aurait pas pu rêver meilleure compagne pour cette mission! Les deux jeunes filles s'adoraient et se complétaient l'une l'autre. C'était leur première mission que le Temple leur donnait à toutes les deux et elles avaient hâte de faire leurs preuves. Elles étaient amies depuis leur premier jour au Temple. Les deux jeunes filles avaient été enlevées le même jour et elles s'étaient réconfortées l'une l'autre.
Les cuissards d'Ellisande et de Mizuki cliquetèrent quand elles passèrent la porte de la taverne enfumée. Les yeux des personnes à l'intérieur fixèrent un instant la hallebarde de la jeune femme aux cheveux longs et l'arbalète de l'allemande mais les badauds détournèrent aussitôt le regard quand ils virent la croix rouge sur leurs tuniques blanches. Ils se remirent à parler, rire et plaisanter comme si de rien n'était. Ellisande portait des brassards de métal souple ainsi qu'un chapel de fer, une sorte de casque adapté aux arbalétriers. Les deux jeunes femmes s'installèrent au bar et Ellisande fronça les sourcils en voyant Mizuki se commander une bière. La jeune fille de 17 ans n'avait jamais bu d'alcool et leurs maîtres au Temple les enjoignaient souvent à ne pas se mettre dans un état qui risquerait de compromettre la mission. Elle préféra s'abstenir de commentaires quand elle vit Mizuki se resservir en la regardant avec un air de défi. Ellisande avait vu que leur Kaerone, hérétique de son rang, n'était manifestement pas dans cette salle. La jeune femme sentait les regards lourds des hommes avides de chair fraîche sur elle et Mizuki. L'allemande promena son regard glacé sur les badauds et certains détournèrent prestement les yeux, gênés par ce regard magnétique et manifestement hostile à leurs besoins naturels. Ellisande vit alors que Mizuki avait sorti le dessin de Kaerone et posait quelques questions au tavernier. Elle se pencha pour écouter les réponses de l'homme en train d'essuyer les chopes et, sur le dessin, Ellisande avait la désagréable impression que les yeux noirs de Kaerone les scrutaient comme pour les mettre au défi de le trouver.

Vos feuilles oniriques ont été mises à jour.

Elles n'apprirent pas grand chose du tavernier, qui, bien que sympathique, semblait assez pressé par son travail. La maigre discussion était sans cesse interrompue par des clients et les ordres du tavernier à ses serveuses. Agacé, le tavernier fini par les envoyer sur les roses.
- Allez voir Louis, à l'écurie, et cessez vos questions je ne sais rien d'autre. Maintenant, j'ai du travail.
Et il leur tourna le dos en s'occupant des verres.

Une voix éclata :
- Hey salopes, z'avez rien d'mieux à foutre que pointer vos seins plats ici et d'foutre la merde a'ec vos questions ?
Un homme, complètement ivre, habitué de la bière à en juger par son ventre et n'aimant pas les bains d'après son odeur, leur jetait un regard hostile.
- J'vais vouvous montrer, moi, c'qu'on en fait du Temple ici...
Il dégaina une dague de maigre qualité mais néanmoins dangereuse.
- Allez, v'nez ! fit-il en crachant sur le sol.
Tout le monde s'était tu. Les servants du Temple avaient la permission de tuer et s'en privaient rarement envers tout opposant.

Mizuki sentit une forme de colère sourde se faire sa place dans son estomac. Ce type venait non seulement de les insulter elles, mais d'insulter aussi le Temple. C'était plus qu'elle ne pouvait en supporter venant d'un alcoolo malpropre. Elle se redressa, prit son temps pour ranger son dessin, se leva, fut levée et se planta devant son adversaire, un sourcil haussé. Pour qui se prenait-il?! Avisant le fait que son adversaire était probablement sous l'emprise d'une dose d'alcool importante, elle pesa le pour et le contre. Le tuer ne serait pas une bonne idée, même si elle en mourrait d'envie. Les deux bières qu'elle venait de vider lui montaient à la tête, décuplant ses instincts meurtriers. Son regard se posa sur la dague de son adversaire. Il plaisantait? Vaincre un hallebardier avec une dague n'était pas chose facile... Elle cala sa main sur le manche de son arme fétiche et la descendit devant elle, en position de combat. Elle sourit. Elle adorait ça. Ses mains sur le manche décoré frémissaient d'impatience. Se battre pour le Temple avait toujours été une passion pour elle. L'homme, dans un rugissement stupide, se rua vers elle. D'un geste expert, mais sans volonté mortelle, elle répliqua aussitôt:

Dé d'attaque:

Micki a effectué 1 lancé(s) d'un D20 :

5

/+1

Dé de dégât:

Micki a effectué 1 lancé(s) d'un D8 :

5

/+1 (for)

Ellisande fusilla du regard le manant qui les interpellait. C’était un alcolo qui peinait déjà à rester debout tant il avait bu. Ses petits yeux porcins et vitreux les fixaient méchamment et la jeune allemande contint sa colère difficilement. Pour qui se prenait-il celui-là à les insulter, et pire, insulter le Temple. Il allait voir lui. Du coin de l’œil, elle vit que Mizuki avait empoigné sa hallebarde et s’était levée, ses yeux brillant d’une lueur meurtrière. Ellisande se leva aussi et prit son arbalète en main et défia du bout de son arme quiconque se lèverait pour prêter main forte au gros porc qui les menaçaient de sa ridicule petite dague. Il croyait réellement vaincre des personnes appartenant au célèbre Temple ? Elle rit intérieurement, il était vraiment stupide. Elle laisserait faire Mizuki, qu’elle le tue ou lui donne une leçon, peu importait pour Ellisande. Elle comprendrait que son amie le tue pour ce qu’il disait du Temple mais comprendrait aussi qu’elle ne le tue pas car il était ivre. Mais comme pour les enfants qui disent facilement la vérité, l’alcool faisait ressortir ce que l’homme pensait vraiment. Ce badaud méritait donc de souffrir. Elle se répétait ça en silence comme une leçon apprise depuis le plus jeune âge. Le silence se fit en salle. Tous les yeux étaient fixés sur les deux jeunes femmes et le blasphémateur qui soufflait bruyamment. Dans un grand cri inutile, l’homme chargea et Mizuki entra dans la danse tandis qu’Ellisande la couvrait de son arbalète.

La colère de Mizuki enfla encore, guidant sa lame qui fauchait ses adversaires avec une soif avide. Si un hallebardier bien entrainé pouvait arrêter une charge de cavalerie, ce n'était pas une bande d'ivrogne qui allait lui faire peur. La proximité du mur à sa droite et Ellisande à sa gauche lui permettait d'être relativement protégée des deux côtés. Elle balança un bon coup de pied dans l'estomac d'un de ses assaillants. Inutile d'essayer de raisonner ces petits paysans. Elle allait tous les mettre au carreau, ça leur apprendrait à lui chercher des noises. Elle en renversa un second du plat de la lame. Sa hallebarde lui permettait de les tenir à distance, avantage non négligeable face au nombre. Exaspérée, elle perfora l'abdomen de son assaillant le plus proche. La situation était déjà ridicule, il ne manquait plus que la salle prenne feu et le tableau serait complet. Elle se concentra sur sa respiration. Tenir ne serait pas un problème.

Ellisande fit la moue. Mince, elle ne s'y attendait pas à ça. Leurs maîtres ne leur avait jamais expliqué la marche à suivre en cas de rébellion puisque tout simplement, jamais autant de monde n'avait défié leur confrérie à cause de la puissance de celle-ci. Elle réfléchit, non, fuir n'était même pas envisageable. Elles n'étaient pas des pleutres tout de même! Ellisande balaya la salle de son regard calculateur. De tous côtés, des hommes et des femmes, armés avec plus ou moins d'importance de dégâts. Ellisande était ennuyée, à elles deux, il n'y aurait pas trop de problèmes pour les repousser, mais leurs maîtres n'apprécieraient pas que les deux jeunes femmes fassent un massacre pour une première mission qui, de plus, ne concernait qu'un seul homme. Les habitants, passant à l'attaque, fut une distraction suffisante pour chasser ses réflexions. Elle visa les épaules et envoya un carreau à chaque fois qu'un assaillant les approchait de trop près. Au bout de trois carreaux lancés, Ellisande regarda autour d'elle. Son amie maniait sa hallebarde avec souplesse, précision et force. Sa technique était rendue plus violente que d'habitude, sûrement à cause des effets de l'alcool. La jeune allemande jugea alors la situation assez ridicule. Il y avait assez de morts et de blessés comme ça. Elle inspira un grand coup et se mit à hurler :
- STOOOP!!!!!
Surpris, les badauds arrêtèrent leur assaut pour la regarder. Ellisande parla alors d'une voix forte en regardant lentement les habitants de Kaelom :
- Si vous ne voulez pas retrouver vos culs terreux dans la fosse commune, vous déguerpissez! Vous croyez peut-être que trois quatre paysans vont nous faire peur? Nous vous tuerons tous jusqu'au dernier si vous persistez! Et sachez que si vous nous tuez, et c'est peu probable, le Temple n'aura aucune pitié pour vos bedaines pleines de vinasse! Vos enfants seront sauvagement assassinés! Vos femmes hurleront à la mort quand les soldats du Temple les violeront! Vos maisons seront brûlées! Tout ce qui compte pour vous, qui vous est cher en ce monde disparaîtra! C'est ce que vous voulez? Votre petite rébellion ne sert à rien sinon qu'à vous enfoncer un peu plus dans la misère! Quoi que vous fassiez, vous périrez! Alors, que tout le monde se calme et retourne sagement câliner sa bière.
Sur ce, Ellisande se tut, son arbalète toujours pointée sur les badauds, le regard déterminé. Oui, la jeune femme n'aurait aucun remord à les tuer s'ils reprenaient l'assaut.

Satisfaite de l'effet du discours de sa meilleure amie, Mizuki rengaina son arme et poussa du pied le dernier cadavre. Elle soupira et jeta un regard autour d'elle. Elle était peut-être allée un peu trop loin... Elle allait se prendre un savon par le frère supérieur, c'était certain... Elle se retourna, finit sa bière d'un trait, croqua avidement dans un morceau de pain qui trainait et croisa le regard exaspéré d'Ellisande à qui elle décocha son plus beau sourire. Et puis, par acquis de conscience, elle fit le tour de la salle, observant les blessures, prodiguant quelques soins miséricordieux. Elle jubilait intérieurement, si seulement leur maître l'avait vue se battre! Elle-même n'en revenait pas. Cette force qui avait afflué dans ses veines avec l'alcool était tout bonnement incroyable! Elle s'arrêta enfin, reprenant ses esprits. Retrouver l'Hérétique. C'était le plus important. Après un dernier regard aux survivants et une courte prière pour ses adversaires défunts, elle sortit en direction de l'écurie. Le tavernier leur avait conseillé d'aller voir un certain "Louis". Elle gronda. Rien que le nom lui donnait mal au crâne. Un voyage éreintant, une taverne puante, un vieux bidochard alcoolique, une bagarre insensée, et maintenant un palefrenier... Bref, ça allait être une longue journée...

Ellisande était plus que satisfaite de l'effet de son discours sur les paysans. Mais elle revint vite sur terre. Si ils pouvaient se rebeller juste pour le meurtre d'un homme insultant le Temple, elle n'osait imaginer autre chose. Il faudrait mentionner cette mini-rébellion dans leur rapport. Ces sales alcoliques n'avaient pas fini d'entendre parler de leur accès de folie. Défier leur congrégation, et puis quoi encore! Le Temple était tout, c'était comme renier Dieu, c'était absurde. Ellisande eut un long soupir. Elle regardait les corps étendus par terre, Mizuki y était allée bien trop fort, les assomer aurait été suffisant. Cette fichue bière avait décidément un effet néfaste sur les hommes. Elle décida d'en toucher quelques mots avec Mizuki quand elles rentreraient. Elle ne voulait pas que ça devienne une habitude. Ellisande aida son amie à "réparer" quelques blessés. Elle récupéra du même coup ses carreaux qu'elle nettoya soigneusement sur les chemises des badauds étendus. La jeune allemande se releva enfin. Cette mission commençait bien... Mais curieusement, ce genre de désagréments l'excitait plus encore. À présent. Elles devaient trouver des informations sur leur hérétique. Et non pas s'amuser. Qu'avait dit le tavernier déjà? Ha oui, aller voir le palefrenier. Il lui semblait qu'elle l'avait rapidement croisé lorsqu'elle et Mizuki avaient remis leurs montures entre ses mains. Il avait intérêt à bien s'en occuper. Ellisande tenait beaucoup à son hongre avec qui elle adorait partir en ballade le soir après l'entraînement ou les cours pour se détendre et respirer un peu. Ellisande regarda Mizuki et elles se mirent d'accord d'un regard. Elles sortirent de la taverne et se dirigèrent vers l'écurie.
Ellisande entra la première et aperçut l'homme qui était en train de fermer un boxe. Elle l'interpella :
- C'est bien vous le palefrenier? Nous avons quelques questions à vous poser.
Elle regarda Mizuki qui lui sourit et sortit le dessin en s'avançant vers Louis et lui demanda ce qu'il savait sur cet homme.

Le palefrenier du nom de Louis regarda s'approcher Ellisandre d'un mauvais oeil et sans prêter attention à l'affiche que lui tendit la jeune allemande il leur dit sur un ton bourru :
-Z'etes celle qu'ont mis l'foutoir dans la taverne ! raaah range moi ton bout d'papier. . . . tout l'monde sait qui vous r'cherchez, allez voir l'armurier du quartier nord, c'est l'seule boutique d'ouvert et d'mander à voir l'argenté. Maint'nant fich'moi l'camp !! J'veus pas d'ennuis et vous m'avez jamais vu !!
Louis accompagna sa dernière phrase d'un geste brusque du bras pour indiquer la direction de la sortie. Le soleil fut couché privant la ville de sa lumière, seule la lune éclaira l'intérieur de l'écurie, elle seule éclaira l'être qui se trouva derrière le palefrenier, son sourire sadique brillant sous la lune.

[David tu peux commencé à poster ici, mais suite à cela l'ordre des post sera : Mizuki ensuite Ellisandre et pour finir Mitsunori]

Une voix envoûtante s'éleva de l'ombre, clamant une loi sans appel :
- Si l'homme verse le sang...
Un visage pâle fut éclairé par la lune alors qu'il se penchait à l'oreille du gueux.
- Par l'homme son sang sera versé.
Et dans un sourire éclatant destiné aux deux jeunes femmes, le nouveau venu égorgea le palefrenier d'un geste sec avec un poignard d'argent. Il se retourna en lâchant le cadavre dans la paille et en achevant sa sentence.
- Loi du Temple, chapitre huit, verset cinq : Tout violeur sera brûlé. Pour avoir abusée et blessée la jeune Ymélia, voici ton châtiment.
Il accompagna sa phrase d'un geste d'apaisement envers les deux templières, avant de décrocher une torche et de la jeter sur la paille qui s'enflamma aussitôt, recouvrant le corps de Louis qui s'agitait encore, s'étouffant dans son sang.
- J'ai déjà libérés les chevaux, il y en a par ailleurs trois qui nous attendent près de la rivière, à l'orée de la forêt. Il n'est pas dur de reconnaître les montures de Sœurs du Temple, fit-il avec un clin d’œil. Je m'appelle Mitsunori et je suis votre garde du corps, infiltré dans une bande de troubadours et envoyé spécialement par le Temple pour garder un œil sur vous.
Il éclata de rire en laissant son regard errer sur la lune alors que les flammes dévoraient le maigre bâtiment.

[Il suivra les deux jeunes femmes si elles veulent aller quelque part dans le village, et les guidera jusqu'au lieu de la rivière lorsqu'elles le désireront. ]

Mizuki haussa un sourcil. Quel homme étrange... Enfin, sa chère monture était en vie, c'était le principal. Elle croisa le regard de leur nouveau compagnon un instant. Instant qui lui suffit amplement pour ne plus avoir envie de reproduire l'expérience. Il lui faisait un peu penser à son maître. Sauf qu'il était un peu plus petit, et plus effrayant. Elle retira ses gants, épuisée, et étira ses bras au-dessus de sa tête. L'armurier du quartier nord, demander à voir l'argenté. Cette mission lui donnait mal à la tête... Elle commençait à en avoir plein les bottes. Elle agrippa le manche de sa hallebarde, et la cala un peu mieux dans son dos, avant de lancer un coup d’œil vers Ellisande, qui avait l'air aussi fatiguée qu'elle. Après tout, si l'inconnu venait du Temple, elles pouvaient bien se permettre de lui faire confiance. Elle lui adressa un sourire, avant de le remercier à mi-voix.
A pas lents, laissant le temps à son amie de reprendre ses esprits, elle marcha sur le chemin du quartier nord, tout en remettant ses gants.

Ellisande fronça les sourcils. Elle se méfiait de Mitsunori. On les aurait prévenues si Mizuki et elle devaient avoir un garde du corps… Et elles n’en avaient pas besoin. Il aurait très bien pu inventer le fait que Louis fut un violeur pour montrer plus de crédibilité à sa pseudo-appartenance au Temple. Mais Ellisande était fatiguée et elle n’avait pas envie de discuter. Pas maintenant. Elle croisa le regard de Mitsunori et regarda aussitôt ailleurs, on aurait dit les yeux du Diable tant brillaient des lueurs malsaines et folles dans ce regard. Oh oui, cet homme n’était pas un Saint, c’était indiscutable. Elle regarda Mizuki et vit qu’elle était également exténuée. Elles n’avaient qu’à aller voir l’armurier avec Mitsunori et ensuite aller dormir pour se reposer de la longue route et de la rébellion dans la taverne et continuer leur quête le lendemain. Elle avait craint pour son hongre quand Mitsunori avait mis le feu à l'écurie, cet imbécile allait carboniser leurs chevaux! Mais elle avait ravalé ses imprécations quand il les avaient rassuré sur le sort de leurs montures.
Ellisande enleva son chapel pour se passer la main dans ses cheveux. Elle avait rarement porté cette protection aussi longtemps et un mal de crane martelait sa tête comme un marteau sur une enclume. La jeune allemande suivit Mizuki vers le quartier nord après avoir fait un signe de tête à leur nouveau compagnon pour le remercier.
Cette première mission était comme elle l'espérait, excitante et motivante!

Les deux femmes et le nouveau compagnon marchèrent en direction de l'armurerie, sur leur route ils croisèrent ce que l'on appela "les gens de la nuit" : des mendiants amassé dans les ruelles dormant dans la boue et leurs propre merde, des prostitué virées des bordels qui arpentèrent certaines grandes rues pavées, aguichant la plupart des passants et pour finir des criminels et voleurs scrutant chaque piétons d'un mauvais regard. Le seul élément contrastant avec le tableau furent les soldats de la garde civile qui patrouillèrent dans les grandes rues. Ils arrivèrent rapidement dans le quartier nord, les torches fixées au poutre des bâtisses, éclairée leur chemin. Ils passèrent quelques intersections et arrivèrent enfin à leur destination : devant eux, un bâtiment d'une taille moyenne leur faisait face. Elle ne fut pas plus haute que les autres bâtiments, mais le bruit répété du marteau tapant contre l'acier supposa qu'il y eut une arrière cour où le forgeron effectuer son travail. Ils entrèrent dans l'armurerie et y découvrirent des centaines d'armes accrochées contre les trois murs de la boutique : épées, haches, hallebardes, vouges, dagues, sabres, lances, fléaux, arcs, arbalètes etc. Tous de différentes formes et de différentes matières allant du simple fer jusqu'à l'obsidienne. Un homme apparu derrière le comptoir : il était grand et massif, son tablier cacher sa bedaine qui contrastait avec ses pectoraux musclé, ses épaules et ses bras n'étaient qu'un amas de muscles pure et de nerf démontrant une force physique impressionnante. Son visage était sévère : chauve, un visage carré, une grande moustache décorait son visage, mais le plus troublant fut son regard féroce. Un seul oeil ouvert, car l'autre était barré par une grande cicatrice, son oeil coloré d'un bleu azure, ne le rendit pas plus doux qui de plus son regard d'une grande férocité était accentué par des sourcils froncés au possible. L'homme se posta derrière le comptoir marteau à la main, laissant deviner qu'il fut l'origine des coups de marteau. Il regarda d'un oeil les trois nouveaux arrivant, mais il ne prononça pas un mot : l'atmosphère fut pesante, mais sans qu'il eut besoin de parler, la phrase "que voulez-vous" fut tout de suite évidente. Ellisande rompit le silence :
-Bonsoir nous sommes ici pour voir l'argenté
L'homme les regarda du haut de ses deux mètres dix. Il ne bougea pas d'un pouce, puis finalement il disparut dans l'arrière boutique et quelques minutes plus tard un autre homme en ressortit : mince et grand, des traits fin tout comme son nez, des yeux en amande couleur émeraude, ainsi qu'un sourire charmeur et une longue chevelure argenté. Il portait une veste, un pantalon et des bottes de cuir le tout de couleur pourpre et sombre contrastant avec sa peau blanche et sa démarche était souple et assuré. Tout ceci montra qu'il était un elfe et il parla d'une voix mystérieuse :
-Alors, on a demandé à voir l'argenté ? Me voici, je me nomme Herendil, l'ami de la fortune.

[Note HRP : les elfes et autres créatures de provenance magique vivent tous aux bords de l'empire de pâle car les humains les chassent pour en faire leurs esclaves, donc normalement tout être non-humain vivantparmis les humains sont esclave de ces derniers où des criminels rechercher. Depuis des centaines d'années ils ont renoncé aux arcanes magique]

Mizuki faisait à peine attention aux chemins qu'elle empruntait. Elle se contentait de suivre les bruits de pas des deux autres derrière elle. S'ils se déportaient sur la gauche, elle tournait à gauche, de même sur la droite. Elle remarqua l'auberge avec un soupir de soulagement et nota dans un coin de sa tête son emplacement. L'endroit le plus important du quartier: son lit. Elle fit rouler ses épaules, la fatigue doublant le poids de son équipement. Deux ou trois hommes à l'air louche lui firent des clins d’œil, dont un qu'elle reconnut comme étant l'un des informateurs du Temple. Elle soupira: il était évident que pour leur toute première mission, leur maître n'allait pas les laisser sans surveillance...
La chaleur de la forge l'assomma encore plus. Elle avait terriblement besoin de se reposer... Peut-être qu'au final elle avait un peu trop bu...
Elle fut néanmoins surprise à la vue de l'elfe. Ses traits délicats encadrés par des mèches grises aux reflets irisés lui donnaient un air séduisant, soutenu par son timbre de voix sibyllin. Mizuki ne tenta même pas de répondre aux interrogations de l'elfe, trop fatiguée pour pouvoir articuler plus d'un mot, et se laissa aller dans la contemplation d'une hallebarde enchantée sur le mur. Elle qui avait d'ordinaire les sens si aiguisés ne parvenaient même plus à ressentir la présence de Mitsunori et Ellisande derrière elle. Elle eut à peine la présence d'esprit de prier pour que personne ne profite de sa faiblesse.

Ellisande était fourbue mais elle se força à afficher un visage avenant à l’elfe. Elfe qui était très séduisant dans son genre. Il avait un visage fin qui devait souvent faire fondre les jeunes filles d’ici. La jeune femme vit que Mizuki rêvassait près d’une hallebarde, à moitié endormie. Elle lui sourit, elle aussi ne rêvait que d’un bon lit. Mais il fallait d’abord finir cet interrogatoire. Le Temple n’accepterait pas qu’elles se prélassent en ayant rien appris. Elles n’étaient pas en vacances et il fallait réussir du mieux qu’elles pouvaient pour leur première mission. Elle avait aussi repéré l’informateur du Temple dans une ruelle. Finalement, elle avait eu tort de juger Mitsunori si vite. Après tout, elles étaient débutantes et, bien que bonnes élèves, il fallait qu’elles soient surveillées.
Elle s’avança vers le comptoir après un rapide coup d’œil autour d’elle, admirant les multiples et diverses armes. Ellisande sortit le fameux portrait de Kaerone.
- Bonsoir, nous sommes à la recherche d’un homme. Un hérétique du Temple dont nous sommes chargées de nous occuper. Il se nomme Kaerone. On nous a dit de nous adresser à vous si nous désirions des informations. Donc nous sommes là, qu’avez-vous à nous dire à propos de Kaerone ? Savez-vous où il pourrait se trouver ? S’il a des complices ? Si on le cache quelque part ? Ou peut-être est-il même ici ?
Ellisande lui lança un regard inquisiteur en attendant ses réponses.

Mitsunori était en pleine forme, l'air de la nuit ne cessait de le revigorer délicieusement. Non, il ne se lasserait jamais d'apprécier cette ambiance pourrie et décadente, l’annihilation de la volonté dans ces mendiants miteux ou jugeant d'un œil indifférent la dépravation des prostituées du coin. La ville devait être assez calme pour qu'elles se promènent ainsi, il pourrait peut-être sortir pendant que les deux jeunes femmes dormiraient et s'offrir une nuit de plaisir. Quoique les badauds ont l'air si sales que je préfère ne pas songer aux maladies qui doivent traîner ici... Un petit meurtre alors ? Bah, j'aviserai.

En arrivant dans le grand bâtiment, Mitsunori failli céder à une impulsion assassine et décapiter le type qui martelait sa foutue enclume dans un vacarme tout bonnement insupportable aux sens délicats du jeune homme. Il s'apprêtait à livrer le fond de sa pensée lorsque la fille à l'arbalète le devança. Jeune femme insolente. Il avait tout de même fait l'effort de se présenter, leur donnant son nom alors qu'elles n'avaient fait que le remercier d'un hochement de tête dédaigneux. Il ne connaissait pas leurs noms, et le fait d'avoir ainsi été rembarré le mettait de mauvaise humeur. Ouais, il faudrait vraiment qu'il passe ses nerfs sur quelqu'un. Réduire le prestige à néant dans une marre sanglante. Quelqu'un de beau, de sûr de lui, un être séducteur, sans doute un peu prétentieux... C'est à ce moment que l'elfe arriva, puis lui posa une question.
- Et toi que veux-tu ? dit-il.
Tutoiement ? CE CHIEN OSAIT LE TUTOYER ! Mitsunori racla deux fois ses dents de gauche à droite, failli exploser la gueule du nouveau venu sur l'enclume, se retint au dernier moment et parla d'une voix calme, à l'aise, supérieure.
- A ton avis, esclave, je suis avec ces deux jeunes vierges pour décorer ?...
Il insista sur le mot "esclave", fichant son regard impitoyable dans celui de l'elfe un peu trop présomptueux à son goût. L'archère lui avait posé une question, il avait intérêt à répondre. Sinon... Ah, douce pensée...

Mizuki crut qu'elle allait vomir sur les pavés. C'était une plaisanterie! Dans son état actuel, se battre contre un géant pareil était impossible! Elle lâcha un juron exaspéré. C'était dans ces moments là qu'elle aurait bien aimé avoir son maître sous le coude... Elle se rappela de la fois où il l'avait jetée contre un mur, sans même paraitre produire un seul effort. Ce souvenir lui tira un sourire qui n'avait rien à voir avec la situation et elle espéra vaguement que personne ne l'ait intercepté. Le chevalier était une vraie montagne. Il abattit son épée dans leur direction. Elle esquiva d'une roulade. Naze. Il lui semblait entendre les critiques de son professeur:
"Ah mais en fait, tu le fais exprès, d'être une merde en corps à corps?"
Un grognement agacé s'échappa de ses lèvres. Elle aimait le contact, mais avec un ennemi pareil et son arme du moment, répliquer allait se montrer difficile. Elle recula un peu, le temps d'observer la situation, et soudainement sprinta vers l'armurerie: arme.
Elle s'appuya un instant sur l'épaule de Mitsunori pour sauter au-dessus d'un cadavre, enjamba les escaliers, passa en trombe devant l'elfe qui affichait un sourire mi-moqueur, mi-charmeur. Il espérait quoi celui-là... Elle se saisit de l'arme enchantée au mur, lâchant un rapide:
- Je vous emprunte ça!
Sans l'articuler, elle pensa très fort: "J'espère que ça ne va pas m'exploser à la tête quand je m'en servirai..."
Elle posa son arme habituelle au sol et serra ses mains sur l'arme enchantée. Une hallebarde, par définition, pouvait permettre de passer outre n'importe quelle armure. Restait à savoir si celle-ci serait assez efficace pour blesser le géant. Elle se posta sur le perron, prête à esquiver en cas de besoin, attendant un signal de ses compagnons.

Ellisande avait manqué de faire ravaler ses réflexions de naïveté à l'elfe prétentieux mais un évènement inattendu avait contrecarré ses projets. Quand l'elfe avait quasiment ordonné aux templiers d'aller se charger des cris dehors, elle avait manqué de lui ficher un carreau dans sa face de rat, ça aurait calmé sa langue de vipère c'était sûr. Ellisande préféra toutefois abandonner ses projets de mort pour suivre ses compagnons dehors tout en remettant son chapel en grimaçant.
Une fois sortie devant l'armurerie, sa mâchoire se décrocha, un géant de métal et de muscle se tenait debout et à ses pieds, des corps tranchés baignant dans le sang. Elle eut une grimace de dégoût, pourquoi donc les gens étaient-ils si sales lorsqu'ils tuaient? Ils ne pouvaient donc pas faire une mort nette, propre et discrète? Non, il fallait toujours verser dans le sang et les tripes comme s'ils se faisaient un concours de celui qui serait le plus barbare. Ce n'était pas comme ça qu'une société civilisée allait se construire. L'attaque du chevalier coupa court à ses réflexions et tandis que ses compagnons se jetaient sur la gauche, Ellisande fit de même vers la droite. Du coin de l'oeil, elle vit que Mizuki évitait un coup d'épée meurtrier d'une roulade et se précipitait vers la boutique pour en ressortir avec une hallebarde neuve et brillant trop pour être normale. Elle réfléchit, ses carreaux n'atteindraient pas la cuirasse du chevalier. Elle entreprit alors de se glisser discrètement derrière le géant pour pouvoir atteindre les parties de son anatomie qu'elle pourrait blesser avec son arme. Ellisande brandit son arbalète vers l'arrière du genoux qui n'était pas protégé et un sourire sournois étira ses lèvres. Son maître lui disait toujours d'être vicieuse et de réfléchir quand elle se trouvait face à une situation où son arme était ridicule face à un adversaire. Quitte à attaquer par derrière...

Mitsunori roula souplement. Bordel, la soirée avait pourtant bien commencée ! Et maintenant arrivait un adversaire tel qu'il n'en avait jamais vu, un géant sombre à la lame démesurée. Mais quelle était donc cette manie d'avoir l'épée la plus grosse possible ? Avait-il dans l'idée de compenser un membre trop court à son goût ?... Mtisunori afficha un sourire narquois au guerrier tout en esquivant un coup de hachoir. Tout dans le muscle et rien dans la finesse, il allait lui faire payer ce manque de raffinement. Mitsunori dégaina sa rapière et roula pour se retrouver à l'abri car presque contre le géant, tout en fichant d'un coup violent sa fine épée dans l'aine du guerrier, profitant du point faible de l'armure.

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16

Att +4

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3

+3

[Si le géant tente quoi que ce soit, il passe entre ses jambes tout en laissant glisser sa rapière dans le mouvement, de manière à élargir la plaie, se retrouvera donc à côté d'Ellisande et agira de manière à empaler le second arrière de genoux avec sa rapière. ]